Depuis ce matin, et jusqu'au mardi de ce long week-end du 15 août*, les caves de la Bonne Dame accueillent les visiteurs à la foire aux vins de Vouvray. Sauf que maintenant, on dit "Tuffolies".
Pourquoi changer de nom ? Denis Meunier, le nouveau (et jeune) Président de cette foire nous en donne l'explication. "C'est l'occasion de rendre hommage au tuffeau, cette craie que l'on extrait dans la région, et en même temps, de rajeunir cette foire en ajoutant un peu de folie", indique-t-il. Le nom a été trouvé en interne. Il y a eu une quinzaine de propositions, puis la liste s'est rétrécie, jusqu'à ce que le consensus se porte sur ce nom. Pour ne pas désorienter le consommateur, le fléchage fait encore référence à la foire aux vins de Vouvray, mais cela changera avec le temps.
Après tout, la foire aux vins de la Pentecôte s'appelle bien Troglovinum.
La folie, elle est portée par de jeunes viticulteurs. Parmi eux, Denis Meunier, donc, qui propose l'Insolite, un pétillant non dosé avec sucres résiduels, et un moelleux au nom évocateur, Caresse d'automne (que j'espère retrouver à la fête d'automne de Vouvray, le 22 octobre). Il est vrai que le temps est plus automnal qu'estival pour cette première journée.
Chez les jeunes, j'aime bien la créativité du Domaine Perrault-Jadaud à Chançay. Anne-Cécile Jadaud et Tanguy Perrault ont des noms qui sonnent bien pour leurs pétillants (Haut les choeurs, Chenin de traverse) et leurs vins tranquilles (les Grives soûles). Ils proposent notamment un pétillant sec dont le goût est très surprenant.
A Vouvray, la folie c'est aussi de s'offrir un grand cru. C'est la spécialité de la maison Jarry, qui expose ses vieux flacons. J'ai goûté un demi-sec de 1990 fort gouleyant. Comme le dit Daniel Jarry, un Vouvray se conserve longtemps, très longtemps. Le plus vieux cru qu'il propose à la vente est de 1961, mais lui-même a dans sa cave des trésors. Je l'ai entendu dire qu'il avait bu pour le nouvel an un cru de 1921, dont la couleur était si ambrée qu'elle avait la même teinte qu'un meuble.
Autre indication : les étrangers sont là. J'ai discuté avec des Canadiennes chez Jarry. Lui-même a vu passer ce matin des Japonais, des Hollandais et même un ressortissant du Venezuela. Et ce n'est que le premier jour de la foire.
Aux Tuffolies, on vient aussi pour la gastronomie. A ce propos, on peut goûter à de la charcuterie, du fromage, des aromates ou du poisson. Je vous recommande de goûter le silure de Loire proposé par Thierry Bouvet. Ce pêcheur est en train de développer actuellement du "garum", un jus de poisson macéré qui rappelle le Nioc Man. C'est une sauce du temps jadis que la maison aimerait lancer prochainement pour agrémenter les poissons, ou les accras de poissons de Loire que l'on peut aussi déguster sur le stand.
Et pour ceux qui aiment justement la pêche de Loire, ou le cochon (en photo, le roi rose), voire les deux, la visite peut se terminer par un repas préparé par le Grand Vatel. Bon week-end.
*La mi-août correspond à un gros week-end, mais cette périodes est aussi celle de la véraison : le moment où le raisin change d’aspect. C’est également durant cette période que la quantité de sucres augmente et que l’acidité diminue. Après la véraison, les raisins sont surveillés de près par le vigneron puisque la maturité du raisin est proche de son terme.
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