C'était le point numéro 1 de ce conseil municipal express, envoyé en moins d'une heure. Les membres du conseil et les spectateurs (peu nombreux) ont pu découvrir en avant-première le nom et le logo du nouvel EPCI. Le nom, c'est bien Touraine-Est Vallées, comme l'écrivait Vouvray Inside dès hier. Quant au logo, qui n'est pas encore définitif, il représente les 10 communes avec plusieurs codes-couleur et un fleuve qui les unit.
Je vais revenir juste après sur les réactions du conseil. Car, on ne peut pas dire que ce brain storming ait fait un tabac. Il a été question autour de la table de perte d'identité, aussi bien du côté de la majorité que de l'opposition.
Le nom et le logo résultent du travail mené par un bureau d'études, rémunéré 9000 euros, qui a travaillé avec un groupe d'une vingtaine de personnes, réunissant un élu par commune concernée et des personnalités extérieures des deux rives. Pour Vouvray, les représentants étaient Gérard Serer, premier adjoint de la commune, et Michel Vantouroux, Président de l'office de tourisme Au Pays du Vouvray. A noter que les syndicats des vins de Vouvray et Montlouis avaient été conviés.
C'est le 26 novembre que le nouveau nom a été choisi, à une large majorité. Les deux autres propositions qui se dégageaient étaient Loire Est Vallées et Touraine Est Initiatives.
Gérard Serer a donné quelques éléments de langage. L'objectif était de montrer que le territoire est actif et dynamique, avec des fleuves (Loire, Cher) et des rivières. Il a d'ailleurs été jugé, y compris par Madame le maire, que le logo était plus attractif que le nom.
L'un des premiers à prendre la parole a été Hervé Pouperon, au nom de l'opposition. Il a déploré le manque d'originalité du nom, surtout vu le budget qui y a été consacré, mais il a estimé aussi que se chamailler sur le nom n'était pas la meilleure façon de commencer cette nouvelle intercommunalité. Gérard Serer lui a répondu que, sans ce bureau d'études, il n'aurait pas été possible de trouver un nouveau nom.
Brigitte Pineau semble apprécier le mot Vallées, qui renvoie à la Vallée Coquette et à la Vallée de Nouy.
Mais, les critiques n'ont pas tardé. Ayant procuration pour Véronique Beuzelin, Juliette Cognié a fait part des remarques de la conseillère d'opposition, qui considère que "le nom n'est pas approprié et que "le Vouvrillon va sombrer dans l'oubli". Parlant ensuite en son nom, l'adjointe en charge du lien intergénérationnel et de la communication a estimé que ce nom ne "coulait pas de source". Il n'est pas "fluently" (courant en anglais). Avec ironie, Mme Cognié a évoqué l'acronyme TEV, en imaginant un dialogue du type :"tu es allé à la TEV" ?
Même si Michel Boireau a fait valoir que les autres noms d'EPCI manquent aussi d'originalité, Pascal Barone a rebondi sur les propos de Juliette Cognié. Lui aussi considère que ce nom n'est pas très fluide. Il a même ajouté "pas très sexy".
Madame le maire a alors repris la parole pour justifier "un travail mené dans l'urgence", avec une date-butoir du 15 décembre et la nécessité de remettre le résultat du vote le lendemain pour que la préfecture puisse signer un arrêté.
Par la suite, c'est Caroline de Tudert qui s'est exprimée au nom de l'opposition pour dire qu'elle "ne se retrouvait pas dans ce nom". Puis, la conseillère a lu une lettre rédigée par Dominique Daillet, absent, mais qui avait son mot à dire. Un long mot, où il a appelé à ne pas accepter ce nom, sur le fond et pour des questions de méthode. M. Daillet a évoqué un cloisonnement dans le choix du nom et s'est demandé si les conseillers de la majorité avaient été mieux informés (un mail séparé avait été envoyé à l'opposition, mais tout le monde a eu la même information, a assuré en réponse Brigitte Pineau). Il a surtout regretté "l'absence d'un vaste débat", pourtant essentiel selon lui, et fustigé "un simple marketing territorial" qui a abouti à un résultat "piteux". Selon lui, le nom pourrait convenir aussi bien à Amboise qu'à Bléré, mais pas à Vouvray, car il n'y a selon lui "rien de spécifique à notre territoire, que ce soit au niveau du vignoble ou de l'identité ligérienne".
M. Daillet a ensuite mis en opposition la CCV, "si bien nommée", et la future Métropole que Tour(s)Plus prépare, avec son cortège de "pollution de l'air", "d'autoroutes" et qui vont "saccager la campagne". "C'est bien d'arracher les mauvaises herbes sur les trottoirs, mais il aurait mieux valu s'opposer à la métropole, car le Vouvrillon va disparaître encore plus vite", a encore écrit Dominique Daillet, qui aurait préféré le nom Tours Est Vouvrillon.
Ce à quoi Brigitte Pineau a répondu que Philippe Briand ne lui avait pas demandé son avis pour la Métropole. Elle en a profité aussi pour rappeler que le conseiller d'opposition était pilote de ligne et avait sa part de responsabilité en ce qui concerne la pollution.
Juliette Cognié a encore demandé la parole pour dire qu'il ne fallait pas "baisser les bras", que le nom "n'empêcherait pas le terroir d'exister" et qu'il "fallait se battre". Madame le maire a alors rappelé que les habitants de Vouvray étaient les vouvrillons et les vouvrillonnes et que le Vouvrillon existerait toujours à travers le canton de Vouvray.
Puis, est venue l'heure du vote. Résultat des courses : un oui obtenu de justesse. Il y a eu 7 voix pour, 10 abstentions et 6 voix contre.
Le premier conseil communautaire de Touraine-Est Vallées aura lieu le 10 janvier prochain à 18 h 30 à Montlouis, dans les locaux de l'actuelle CCET, pour élire le Président et les Vice-Présidents. Une autre réunion est d'ores et déjà calée également le 19 janvier pour désigner les commissions.
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