lundi 22 mai 2017

Rive Gauche, Rive Droite : les risques d'inondation font débat à TEV

Au cours du conseil communautaire de Touraine-Est Vallées, jeudi dernier, on a parlé des inondations, ou plus exactement de la Stratégie Locale de Gestion du Risque Inondation (SLGRi). Ces stratégies ont été créées par le Grenelle 2 de l'Environnement en 2010 et se situent dans le prolongement d'une directive européenne de 2007. Elles se sont déclinées localement sur les territoires à risque important d’inondation (TRI), notamment au niveau du Val de Tours.

En préambule, il a été mentionné par le Président de TEV que, si la communauté de communes n'avait pas encore pris la compétence GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations), ce qui sera le cas en 2018, il était nécessaire de mettre en place ces stratégies. Il a donc été proposé de voter pour une stratégie de gestion du risque d'inondation pour une partie du territoire couvert par Touraine-Est Vallées. Pierre Dourthe a souligné que Montlouis se situait au coeur d'une vallée inondable, avec La-Villes-Aux-Dames et Larçay, et que 130 000 personnes seraient à évacuer en cas de crue majeure de la Loire.


Dès le départ, Gérard Serer pour Vouvray a rappelé que la discussion dans le cadre de cette SLGRi ne prenait pas en compte la rive droite. Autrement dit, le Vouvrillon et ses communes en bord de Loire et de ses affluents. "Il ne s'agit pas du même bassin", a fait valoir le Président de TEV. M. Dourthe a appelé à faire fi des oppositions, aussi bien entre l'agglo de Tours et Touraine-Est Vallées, qu'entre la rive gauche et la rive droite de cette communauté de communes. Il a expliqué qu'avec la compétence GEMAPI, le contexte serait différent et que "nous serons tous concernés".

Cétait pourtant tout le noeud du problème, jeudi soir. Plusieurs élus du Vouvrillon ont pris la parole pour faire part de leur incompréhension, face à un texte qui ne concerne pas Vouvray. Valérie Déplobin a souligné que la commune serait en première ligne en cas de rupture de la digue. Elle a rappelé les grandes crues de 1846, 1856 et 1866. "Nous savons qu'un PPRI (Plan de Prévention des Risques Inondations) peut prendre des années, a pour sa part dit Gérard Serer. "En cas de catastrophe, ce serait comme un choc frontal sans airbag", a déclaré le conseiller Frédéric Libourel de Chançay. Il y a eu au passage un échange assez tendu entre Pierre Dourthe et Valérie Déplobin, le premier reprochant à cette dernière de ne pas vouloir comprendre l'enjeu du vote.

Un conseiller de La Villes-Aux-Dames, Jean-Bernard Leloup, a regretté pour sa part qu'on ne prenne pas en compte le Cher. Il aurait souhaité qu'on évoque le territoire dans son ensemble.

Lors de la discussion, le conseiller d'opposition de Montlouis Jacky Nourry s'est lancé dans une tirade où il s'est interrogé sur la pertinence de continuer à construire en zone inondable. .

On a évoqué aussi ce fameux ingénieur qui, du temps de Napoléon III, avait été chargé de réfléchir à un plan de protection de la Loire, suite à la crue de 1856. Il s'agit de Guillaume Comoy, qui avait eu l'idée d'aménager des déversoirs, qui permettent de réguler le débit du fleuve en cas de crue en déversant une partie des eaux dans les vals. La conseillère d'opposition de Montlouis, Mme Richard, a souligné que seulement 7 déversoirs sur les 150 préconisés par l'ingénieur Comoy avaient été réalisés. Il faudrait selon elle faire l'effort d'en aménager d'autres. Un rôle qui incomberait à l'Etat, garant de la sécurité, a dit notamment Patrick Bourdy, élu de Montlouis.

On a fini par se noyer dans ce débat, parfois très technique, mais le fait est que le texte a été voté avec des réserves. Les trois élus de Vouvray ont voté contre.

Le chiffre à retenir 
Le risque d’inondation concerne, en France, près de six millions de personnes et 400 000 entreprises, réparties sur le territoire de 19 000 communes.

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