Au cours du dernier conseil municipal, dont l'ordre du jour était très allégé ce soir, un point avait de quoi intriguer. Le point 5 proposait en effet d'émettre un voeu, exprimé ainsi : "non au démantèlement du réseau ferroviaire du quotidien".
Ayant reçu un courrier de François Bonneau, la mairie de Vouvray a été appelée à relayer cet appel exprimé par le Conseil Régional le 22 février dernier, et que l'on peut lire ici. Ce voeu a été soutenu par plusieurs mouvances politiques, en référence au rapport Spinetta qui a inspiré la réforme ferroviaire lancée par le gouvernement. La Région y exprimait sa crainte de voir disparaître des petites lignes.
Mme Pineau a lu ce texte en conseil, ajoutant que "s'il n'y avait plus de train pour les jeunes qui en ont besoin", elle irait "défendre ce service".
Précisons que, depuis cet appel, un projet de loi sur le pacte ferroviaire a été présenté et même adopté (à une très large majorité) en première lecture à l'Assemblée Nationale. La réforme ne concerne d'ailleurs en rien les petites lignes, que le gouvernement assure vouloir maintenir. Le fait est que plusieurs communes ont souhaité relayer ce voeu, dont celle de Vierzon (Cher) par exemple, qui a même invité la CGT à s'exprimer sur le sujet en conseil, le 12 avril dernier.
Rien de tel à Vouvray, où le conseil a été simplement appelé à s'exprimer pour soutenir les propos de la région.
Pour l'opposition, Hervé Pouperon a été le premier à se lancer en manifestant sa surprise. "On est autour de la table pour des décisions qui concernent Vouvray, or c'est une position politique pour laquelle je ne me sens pas habilité". "C'est un voeu surprenant et politique", a commenté Patrick Aulagnier, qui l'a estimé "très biaisé" et a assuré que l'ancien adjoint communiste aux transports de la région, Jean-Michel Bodin, qui connaît bien le train, "n'aurait pas pris une telle position". Le conseiller a considéré que ce voeu se voulait "dans l'air du temps" et "pour la convergence des luttes".
La majorité municipale a eu des réactions similaires. "C'est un voeu anachronique", a déclaré Michel Boireau, soulignant que "plus personne ne parle du rapport Spinetta". Jean Mathiot a estimé que "la région s'arc-boute sur une certaine vision du ferroviaire", alors qu'il y a des alternatives dont le covoiturage. Une idée avec laquelle Pascal Barone était en désaccord, répliquant que "le coût de la route est sous-évalué par rapport au rail".
Pour l'opposition, Dominique Daillet, a considéré que "ce voeu n'est plus d'actualité", ajoutant : "on va se ridiculiser". Dénonçant au passage des "relents cégétistes", il a surtout estimé qu'il serait plus intéressant d'avoir une "réouverture de la gare de Vouvray". Un projet qui serait "super exaltant" selon lui.
Constatant le peu d'enthousiasme pour ce texte, madame le maire a proposé de retirer ce point de l'ordre du jour. Il n'y a donc pas eu de vote.
Pour finir sur une note plus légère, il faut savoir que Touraine-Est Vallées a décidé d'assumer et d'harmoniser des compétences facultatives sur les écoles de musique et la découverte de la musique en milieu scolaire. C'était du coup la convergence... des luths.
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