Le très long conseil municipal d'hier soir a été marqué à la fin par un débat assez vif. L'origine de ces discussions animées ? La nouvelle lettre municipale ("Vivons Vouvray") que les habitants du bourg découvriront dans leur boîte à lettres et qui est l'oeuvre de la fameuse agence Kubilai, retenue après consultation pour réaliser les supports de communication de la mairie. Une agence un peu trop proche d'une adjointe au maire, comme je l'avais écrit. L'équipe municipale a dû reconnaître les faits, à contre-coeur, et vraiment parce que la question a été posée par un membre de l'opposition.
Je vous refais le film.
A la fin de la séance donc, riche en annonces et sur laquelle je reviendrai lors d'un futur post, la spécialiste en communication, Mme Laurence Boscherie, présente une maquette de la nouvelle lettre municipale. On en découvre le nom et le format tabloid. La conseillère prend la parole et rappelle quelle a été la procédure, en évoquant les trois agences consultées et le choix de l'heureuse élue, qui présente le meilleur prix et qui en plus a plein de qualités dont le respect des délais. On nous dit aussi qu'elle a une excellente maîtrise de l'environnement municipal. "Je pense vous avoir tout dit", énonce Mme Boscherie. Ah oui, vraiment ? A ce moment là, je me dis : "ce n'est pas possible, je rêve". Je voyais bien des signes de nervosité de la personne concernée au premier chef par la teneur de mon article (rien de personnel là dedans, d'ailleurs), vu ses liens avec le patron de l'agence, mais l'affaire avait toutes les chances de passer comme une lettre à la poste.
Sauf que... Dominique Daillet prend la parole au nom de l'opposition et fait remarquer que l'agence retenue serait proche d'un membre du conseil municipal. "Ca jette une ombre", dit-il. C'est alors une toute autre histoire qui commence. Mme Laurence Boscherie doit reconnaître, un peu gênée, que oui, elle connaît l'agence, mais que ce serait dommage de se priver du meilleur prix et d'excellents pros à la compétence avérée. Un discours relayé par Mme le maire. Il y a eu ensuite plusieurs prises de parole, dont je vous laisse apprécier l'à-propos. Il a été dit par exemple que, "si on suivait la même logique, il ne faudrait plus aller faire ses courses chez Simply, sous prétexte que son directeur, M. Machado, fait partie du conseil". Mme Brigitte Pineau : "comme je connais la maison Hardouin, je devrais aller acheter mes rillettes à Vernou"...
Le problème n'est pas là. C'était juste à la base une question de transparence et d'honnêteté. Quand on fait appel à une connaissance, aussi talentueuse soit-elle (et la critique ne porte vraiment pas là-dessus), dès lors que c'est pour une consultation, il est vraiment maladroit de dissimuler les liens qui peuvent exister avec un membre éminent de la mairie. Et naïf de croire que cela ne se saurait pas. Si les autres agences de pub prennent connaissance de ce détail, elles auraient tout à fait le droit de remettre en question la compétition, quand bien même leur offre était de moindre qualité.
En tant qu'auteur du blog Vouvray Inside, je suis satisfait d'avoir porté ces faits à la connaissance du public et d'avoir contribué à un exercice de vérité. Ce n'est sans doute pas dans la NR que vous lirez tout cela, et je ne suis pas sûr que le compte-rendu du conseil en fasse mention. La contrepartie, c'est que je ne ferai assurément pas partie des Vouvrillons interviewés par la nouvelle lettre (un portrait d'un homme ou d'une femme sera réalisé à chaque numéro).
Dommage, mais j'assume.
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