L'information n'a été publiée à ce jour que sur des sites spécialisés, comme Le vigneron du Val de Loire ou encore Vitisphère. Elle remonte pourtant à septembre dernier. Les experts de la Fredon Centre* ont détecté un cas de flavescence dorée sur la commune de Vouvray, et plus précisément "dans le vignoble du château de Moncontour". Cette bactérie a été repérée sur un jeune pied de vigne planté en 2014.
L'affaire est grave, car cette maladie originaire des Etats-Unis est très contagieuse. Elle fait l’objet d’une lutte collective obligatoire, régie par l’Etat. La riposte comprend des traitements insecticides contre la cicadelle Schaphoïdeus titanus, qui propage la flavescence dorée dans la vigne, et des prospections rigoureuses afin de voir si d’autres ceps sont atteints. Dans ce cas, les pieds de vignes malades doivent être arrachés.
Un vigneron de Vouvray m'a parlé de ce problème, récemment. Ce n'est pas la première fois que la Touraine est touchée par ce phénomène. La bactérie avait infecté un jeune cep à Panzoult, près de Chinon, en 2012. Le traitement avait alors duré pendant deux ans.
L’administration a prévu d'organiser ce mercredi 30 mars une réunion d’information pour les vignerons et les techniciens. Il y sera notamment question de la reconnaissance des symptômes de la maladie. Les viticulteurs du Val de Loire ne connaissent pas bien la bactérie. Et pour cause : elle est surtout limitée à la moitié sud de la France**. La Fredon va mettre en place des formations.
Selon les sites spécialisés, un arrêté va prochainement être pris par le Préfet d’Indre-et-Loire pour organiser la lutte obligatoire et en préciser le périmètre. Ce dernier devrait être limité à la seule commune de Vouvray, selon Jean-Michel Pieaux, le président de l'AOC. "Mais, tous les vignerons de l’appellation doivent se sentir concernés", déclare-t-il sur Vitisphère.
Pour en savoir plus, voici un dossier sur le site de l'INRA et un autre sur le site du V'innopôle.
*La Fredon Centre-Val de Loire (CVL) est un syndicat professionnel reconnu Organisme à Vocation Sanitaire (OVS) pour le végétal par le Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Forêt. Elle est donc reconnue par l’autorité administrative pour assurer la protection de l’état sanitaire des végétaux en région.
**Elle est apparue pour la première fois en France en 1949 en Armagnac. Selon un technicien de l'INRA à Bordeaux, que cite un article de la NR publié en 2014, "presque tout le vignoble français est touché, hormis le Jura, la Champagne et l'Alsace". Il semblerait que l'épidémie explose depuis une dizaine d'années.
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