De passage dans le Bordelais, où mes affaires m’amènent en ce moment, j’en ai profité pour faire une halte à Saint-Emilion. J’avais déjà eu l’occasion d’y passer il y a quelques mois en semaine. Y revenir un dimanche, et alors que s’achève la saison touristique, a été pour le moins instructif. Voilà un village viticole qui annonce clairement la couleur : tout y est fait pour accueillir les touristes.
Quand on débarque un dimanche, on y trouve plusieurs restaurants ouverts (y compris le soir) et avec terrasse, des bars à vin, des épiceries, des commerces de restauration rapide (sans être des fast food, et qui proposent des glaces) et même une savonnerie. Des commerces où on peut lire des écriteaux rédigés en anglais, et où on parle sans doute la langue de Shakespeare.
Evidemment, ce ne sont pas les cavistes qui manquent. On en trouve un peu partout dans le village. Et ils vont jusqu’à vendre des pieds de vigne. Mais, le plus sympathique est de pouvoir déguster ce vin (de Saint-Emilion ou des différentes appellations de Bordeaux) et de l’accompagner de foie gras, de jambon espagnol et de tapas. Il y a même un endroit où on peut déguster des huîtres.
Voilà pour la partie viticole, sachant que l’on trouve à la sortie du bourg la maison des producteurs. Au passage, on peut remarquer que leur logo est assez proche de l’ancien blason de Vouvray. Tiens tiens…
Maintenant, si on parle du bourg lui-même (1900 habitants), ce qui frappe de prime abord ce sont les vignes qui l’entourent. On a le sentiment que Le Nôtre est passé par là, tant elles sont taillées au cordeau.
Sinon, l’architecture n’est pas très différente de celle de Vouvray. On est dans un village typique, troglo, avec un clocher, des maisons de caractère et bien sûr des maisons d’hôtes. C’est assez fleuri, mais le bourg est globalement plutôt minéral. Le plus, ce sont les rues piétonnes où on peut déambuler sans risquer de se faire faucher par des chauffards. Précisons que le stationnement est payant (même le dimanche) et qu’il est possible de le régler avec son téléphone mobile.
Il y a la Tour du Roi (1,50 € l’accès) qui permet de jouir d’un panorama sur l’ensemble du bourg.
En ce qui concerne les animations, Saint-Emilion comporte un musée et le programme témoigne d’une certaine activité culturelle.
Ce qu’on nous a expliqué, c’est que la promotion touristique est une volonté conjointe de la mairie et des producteurs de vin depuis un demi-siècle. C’est pour cela que ça marche si bien. Quand on sait qu’un million de personnes viennent en moyenne chaque année, on mesure le gouffre par rapport à Vouvray, où rien n’est vraiment fait pour le tourisme. Les chiffres permettent également de remettre en perspective la réputation des vignobles, l’un étant effectivement mondialement connu et se revendiquant de l'UNESCO, l’autre croyant qu’il l’est.
Voir le diaporama : https://s.joomeo.com/55e451a7615a1
Pour avoir partagé un repas avec des habitants de la région, chez une productrice de Graves, nous avons pu constater que le nom Vouvray était globalement connu, sans pour autant générer de l’enthousiasme ou de l’admiration. L’un des convives, qui travaille chez un producteur de Sauternes, avait toutefois vécu en Touraine et connaissait le nom de Cristal-Vouvray (!). Il nous a cependant expliqué comment on cultivait la vigne et ce qui rend si unique un liquoreux par rapport à un moelleux tel que nous le connaissons.
Rien de tel que les voyages pour se former et s’informer.
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