Des chiffres et des lettres version Vouvray

Le vote du budget n'est pas le conseil municipal le plus excitant de l'année, en raison des très nombreux chiffres. C'est néanmoins un grand rendez-vous qui permet de se faire une idée de la santé financière de la commune. Le problème, c'est que cette séance s'est déroulée dans un climat tendu. 

Pourquoi ? Pour avoir préparé quelques questions, et avoir réclamé des éclaircissements, en confessant humblement son manque de compétence en matière de finances, le conseiller d'opposition Dominique Daillet a déclenché une véritable bronca au sein de l'équipe municipale. Il a fait du coup l'objet de remarques particulièrement désobligeantes, voire même franchement déplacées.

Que la majorité municipale n'apprécie pas M. Daillet, c'est un fait. Que ce conseiller puisse énerver, y compris l'auteur de ces lignes, en raison de ses remarques récurrentes sur la métropole de Tours, ou d'autres thèmes qui lui sont chers, en dramatisant le propos, on peut le comprendre. Que Madame le maire ou d'autres membres de l'équipe municipale raillent son manque d'assiduité en commission, c'est devenu une antienne. Certes, il aurait pu poser des questions au trésorier de Vouvray, qui était là juste avant le conseil.

Mais, pour autant, il me semble qu'il faut respecter davantage un représentant de l'opposition quand il s'exprime.


C'est donc un "drôle" de spectacle qui a été offert aux 4 spectateurs que nous étions et qui m'a fait penser rétrospectivement à une célèbre émission de TV.

Parlons d'abord des chiffres. Premier adjoint, en charge des finances, Gérard Serer a traité avec ce qui pourrait être qualifié d'un certain mépris Dominique Daillet, lui reprochant de ne pas savoir ce qu'est une opération d'ordre (mais qui le sait ?) et de ne pas savoir lire ses tableaux. Il l'a aussi invité à changer de lunettes. Précisons qu'à aucun moment le conseiller d'opposition n'a mis en cause ses calculs, ni la qualité de son travail. Et pourtant, M. Serer a poursuivi sa démonstration, dans un style très techno qui ferait sans doute fureur dans un congrès d'experts-comptables. Et cela a duré un bon moment.

Parmi l'un des rares moments de détente, ce passage où M. Serer a dit que les chiffres tombaient juste, "au franc près". Avant de se reprendre : "à l'euro près".

N'étant pas moi-même un expert des chiffres, et rien n'étant fait non plus pour que le public puisse suivre (M. Daillet a fait remarquer qu'à TEV, des écrans permettaient de lire les chiffres), j'invite les habitants de Vouvray à consulter les tableaux qui seront affichés sur le mur municipal, et pour les plus volontaires à réclamer la version longue du compte-rendu du conseil municipal en mairie.

Je crois avoir compris, néanmoins, que pour l'assainissement, la mairie va pouvoir financer les travaux pour la rétention de boues (1,3 M d'€) sans emprunt nouveau. S'agissant du budget de la mairie, il y aura plus d'investissement cette année (2 M d'€) en raison de l'espace de vie sociale, de l'opération Cœur de Village et de travaux de voirie, sans emprunt nouveau non plus.

Souvent critiqué par la mairie, mon blog est par contre le bienvenu quand il permet de faire passer des messages positifs. M. Serer a donc veillé à attirer mon attention pour que je ne rate pas "la phrase qui tue" de la soirée : "en 2014, quand nous sommes arrivés, le fonds de roulement présentait un solde négatif de 1 071 000,36 € ; fin 2016, il était en excédent de 987 510 €". Et d'ajouter : "les doux rêveurs sont devenus de bons gestionnaires".

Dans un prochain post, je parlerai des lettres. Ou plutôt, des mots, qui m'ont semblé avoir été parfois blessants.