La question de l'intercommunalité a donné lieu hier à des échanges tendus, lors du conseil municipal. La séance a été marquée par des débats sur le choix du nom Touraine-Est Vallées, le contexte de l'installation du nouvel EPCI le 10 janvier dernier et... un aspect méconnu de la scission qui aurait entraîné le déclin de la CCV.
Les rares spectateurs (nous étions 3) ont entendu une information qui, sur le moment, éclairait d'un jour nouveau le rapprochement qui a dû s'opérer avec la CCET. On en serait arrivé là pour une question d'égo.
Cette révélation est intervenue en fin de conseil, à un moment où Dominique Daillet avait choisi de revenir à la charge sur la question de Touraine-Est Vallées et la perte d'influence du Vouvrillon.
Comme cet épisode orageux mérite à lui seul un post, j'y reviendrai.
Donc, que s'est-il passé ? Juliette Cognié a pris la parole pour faire état de rumeurs, selon lesquelles l'éclatement de la CCV serait dû en fait à un conflit d'égos entre Pierre Darragon et Jacky Soulisse, respectivement anciens maires de Vouvray et Parçay. Conflit qui aurait abouti à un clash, avec le départ de Parçay-Meslay de la CCV, entraînant dans son sillage celui de Rochecorbon et de Chanceaux-sur-Choisille.
Mario Machado a rebondi sur ces paroles pour dire qu'il avait discuté avec une personne de Tour(s)Plus qui lui avait répété les mêmes propos, "mot pour mot"'.
Cette hypothèse a été balayée par Dominique Daillet, de l'opposition de Vouvray.
Alors, qu'en est-il ? Pour en avoir parlé avec quelqu'un qui a fait partie du conseil municipal de Parçay, à l'époque des faits, ce n'est pas aussi simple. Que Jacky Soulisse ait pu être atteint dans son égo, après avoir échoué à prendre la présidence de la CCV, on peut le penser. D'autant qu'il était arrivé en tête au premier tour, et que c'est suite à une suspension de séance, où ont été négociés des ralliements, qu'il a perdu face à Pierre Darragon. C'est du moins le récit des faits, tel qu'il a été fait à Parçay.
Il est tout aussi vrai que M. Soulisse a fait une déclaration dans la presse locale en annonçant qu'il souhaitait rejoindre Tour(s)Plus. C'était probablement sur un coup de tête, car son conseil n'en avait pas été averti. Et du coup, il y a eu explications de gravures à la mairie.
"J'en ai un peu assez d'entendre que l'on ramène tout à des questions d'égo", m'a confié ma source. Il se trouve que Tour(s)Plus faisait déjà à l'époque les yeux doux à Parçay, la ville la plus riche de la CCV d'alors, et que son maire avait de bons rapports avec Jean Germain, alors maire de Tours. Mais surtout, les débats ont été houleux au sein du conseil, ainsi que dans les deux autres communes qui ont décidé de partir du Vouvrillon. Et si leur départ a fini par arriver, c'est sur des faits que la décision a été prise. Elle n'a pas été prise par une seule personne.
On peut aussi difficilement imaginer qu'une simple histoire d'égo ait convaincu les maires de Rochecorbon et Chanceaux, Bernard Plat et Patrick Deletang, de suivre Jacky Soulisse par solidarité.
Il est possible que M. Soulisse ait relaté les faits de cette manière, en arrivant à Tour(s)Plus. D'où les rumeurs relayées hier. Mais, pour ceux qui ont vécu cette période de l'intérieur, ce n'est qu'un aspect très partiel de la question.
La crise du Vouvrillon n'est pas née d'un problème d'égos : Tour(s)Plus a toujours essayé de récupérer tout ou partie du Vouvrillon, dès la création de la CCV. Il suffit d'interroger le premier président de la CCV - Jacques Galataud - pour prendre la mesure des pressions exercées par l'agglo sur le Vouvrillon bien avant les municipales de 2008.
RépondreSupprimerS'il y a un paramètre humain, dans cette affaire, il faut plutôt le voir dans les personnalités des trois maires qui ont fait sécession : peu de convictions, beaucoup d'ambitions et zéro transparence. Après avoir fait campagne pour rester à la CCV (M Soulisse parlait d'"empire germanique" à propos de Tour(s)Plus), ils ont complètement retourné leur veste en 2009 en posant leur candidature à l'agglo. Cette candidature s'est exprimée à travers un courrier confidentiel signé en mai 2009, sans la moindre délibération des conseils municipaux concernés, sans avoir même préalablement informé les élus des trois municipalités et sans non plus en avoir informé le président de la CCV : le processus avait clairement relevé d'une manoeuvre souterraine. Pierre Darragon, lui, est toujours resté fidèle à son engagement indéfectible en faveur du Vouvrillon.
Les contacts avec certains élus de Tour(s)Plus avaient été établis bien avant ces municipales : du même bord politique, le maire de Parçay-Meslay et le maire de Saint-Cyr-sur-Loire s'étaient vus à plusieurs reprises. Les différents scenarii de la "trahison" de 2009 étaient donc envisagés de longue date. Il suffit, pour se convaincre de l'antériorité de ces réflexions partisanes, d'analyser froidement l'attitude qui a été celle de la députée UMP de la 2ème circonscription pendant toute la durée de la crise : neutre en apparence mais active en faveur de Tour(s)Plus en sous-main. la députée avait déclaré à l'auteur de ce post, à la rentrée de septembre 2009 : "tu comprends, c'est Philippe (Briand) qui décide"...
Dominique Daillet