Alors que l'actualité est dominée au plan national par l'affaire Fillon, une vive polémique s'est engagée ce soir au conseil municipal. L'origine ? Mon dernier post, dans lequel j'écrivais que le cabinet d'études, qui a travaillé sur le nom et le logo du nouvel EPCI Touraine-Est vallées, était en fait l'agence Kubilaï (sans que je remette en cause le choix, ni la qualité du travail fourni, je m'étonnais juste que ce détail n'ait pas été communiqué à l'époque en conseil).
Il s'en est suivi une nouvelle passe d'armes, avec des échanges peu amènes autour du conflit d'intérêts et des citations de cas semblables sous l'ancienne mandature.
Comment en est-on arrivé là ? Je vous fais le récit du film.
Au nom de l'opposition, Dominique Daillet s'était lancé, dès le début de la séance, dans une série de remarques, dénonçant une "mascarade" autour du vote le 15 décembre dernier sur le nom de la nouvelle communauté de communes, qui était déjà sorti dans la presse et avait été publié aussi dans la lettre "Vivons Vouvray". C'est alors qu'il a voulu savoir qui était ce cabinet d'études qui avait travaillé sur le nom en question.
Mme Pineau lui a répondu que c'était l'agence Kubilaï, et que ce choix était celui de la CCET car la société avait déjà cet EPCI comme client. Elle a redonné le chiffre de 9000 € pour la mission. Ce choix a été entériné à l'époque en conseil communautaire (celui de la CCV si je comprends bien) et Vouvray s'était abstenu.
"Il y a conflit d'intérêts" a poursuivi M. Daillet qui a cité le Courrier des Maires, dans lequel des textes détaillent ce principe. Le conseiller de l'opposition en a énuméré quelques-uns. Madame le maire, qui semblait lassée par cette lecture, a glissé à voix basse à M. Serer que cela n'avait rien à voir avec les 500 000 euros de l'affaire Fillon. Puis, elle a relevé la tête et a demandé à l'opposition si elle voulait qu'elle cite des cas de proches ayant bénéficié de contrats avec la commune, sous l'ancienne mandature. Elle a alors cité nommément Benoît Lesaffre. Mme Pineau a aussi rappelé que la première adjointe, qui était Véronique Beuzelin de 2008 à 2014, était salariée à l'époque chez GTTP, qui a décroché des contrats auprès de la ville de Vouvray.
Puis, madame le maire a pris la défense de Juliette Cognié, qui n'a pas de part dans la société Kubilaï et n'est pas mariée avec son cofondateur Lionel Guénerie. Sur un ton menaçant, elle a annoncé qu'elle pourrait ressortir des dossiers.
C'est alors que Mme Cognié a pris la parole, estimant qu'elle avait un droit de réponse. Elle a déclaré qu'elle partageait la vie de "quelqu'un de talentueux", qui a eu "le malheur" d'être choisi par des gens que vous n'aimez pas", a-t-elle dit à l'adresse de M. Daillet. Elle a ajouté être devenue "furieuse" quand elle a appris que Kubilaï avait été choisi pour mener cette mission sur la fusion, car elle savait qu'on allait en parler au conseil municipal. L'adjointe a précisé qu'elle n'était pas conseiller communautaire.
Laurence Boscherie a fait valoir son rôle de consultante en communication, en mentionnant le fait qu'elle connaissait l'agence depuis 20 ans et que son "travail remarquable" fait qu'on la retrouve partout.
Le terme de conflit d'intérêts est devenu ensuite un "running gag" tout au long du conseil, de façon incongrue quand Mme Déplobin a demandé à M. Daillet de faire attention en mangeant des biscuits (Kubilaï a travaillé sur le packaging de Saint-Michel) et sous la forme de remarques grinçantes lors d'autres délibérations, y compris par Mme Cognié en parlant à un moment de troglos.
Pour en revenir à mon dernier post, je pense qu'il aurait été plus simple de citer le nom du bureau d'études en charge de la mission de réflexion, lorsque la délibération a été présentée en décembre dernier, au lieu de chercher à le dissimuler et de provoquer, du coup, une polémique. Comme quoi le fait d'être entouré de talents dans la communication n'empêche pas de faire des fautes grossières.
Un peu à l'image de Fillon, que j'avais vu à la télé juste avant de venir au conseil.
Juste une remarque relative à votre compte-rendu, vous relatez souvent les interventions des membres du groupe dit d’opposition (que ce soit Patrick Aulagnier, Véronique Beuzelin, Dominique Daillet, Caroline de Tudert ou les miennes) comme étant une expression faite "au nom de l’opposition". S’il est indéniable que nous avons tous été élus sur une liste d’opposition et à titre personnel cela ne gêne en rien, je m’inscris en faux à l’idée que nous ayons désigné à un moment ou à un autre un porte-parole. Chacun autour de la table des délibérations exprime son avis et dans une démocratie il est toujours bon de le faire et d’être écouté, mais j’exprime toujours une remarque personnelle qui souvent fait suite à l’examen des dossiers. Personne n’est obligé d’être d’accord avec moi comme je ne valide pas toujours les exposés de mes collègues du Conseil municipal. Ce sont ces avis multiples et parfois contradictoires qui alimentent le débat. En un mot comme en cent, chacun s’exprime en son nom en tant que membre de l’équipe municipale et accessoirement membre de l’opposition, du reste quand un membre de la majorité s’exprime, vous ne mentionnez pas qu’il parle au nom de celle-ci. Et pour éviter toute polémique, sachez que nous communiquons très bien entre nous, nous débattons en commun sur les dossiers mais ensuite chacun est libre de ses propres interventions et de son vote que nous respectons, comme d’ailleurs de ma réaction à votre post qui n’engage que moi. En ce qui me concerne, je trouve le terme "M. Untel au nom de l’opposition" inapproprié sauf si cette mention signifie pour vous "M. Untel membre de l’opposition".
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