mercredi 11 janvier 2017

Nouvel EPCI : quand les femmes sauvent l'honneur

Elisabeth Richard - Brigitte Dousset
Après vous avoir décrit le contexte de l'élection du Président puis des Vice-Présidents à Touraine-Est Vallées, hier soir à Montlouis, je vais donc terminer par la désignation de membres supplémentaires pour le bureau.

L'homme fort de l'EPCI, Pierre Dourthe, a en effet proposé d'élargir la représentation du bureau avec 12 membres de plus. Cela aurait pu être 10, le nombre de communes constituant la nouvelle intercommunalité. Mais la proposition portait sur 12, avec 3 candidats pour la seule ville de Montlouis (sachant que cette dernière qui a déjà la Présidence et la Vice-Présidence, aura donc au final 5 membres au bureau).
Ce choix a appelé une question de Brigitte Pineau, qui a fait part de son étonnement, et une réaction de Jacky Nourry, opposant à Montlouis, qui a dénoncé la surreprésentation de la ville. Pour sa part, Elisabeth Richard a fustigé le fait que parmi les 3 candidats de Montlouis, aucun ne représente l'opposition.

Les explications ne sont pas venues du Président de Touraine Est-Vallées, mais de son 1er Vice-Président. Elle ont été assez révélatrices. Vincent Morette a d'abord indiqué que le nombre de membres supplémentaires permettait à chaque commune d'avoir au moins deux représentants au bureau. Ensuite, il a précisé que comme Montlouis comptait jusqu'à 10 fois plus d'habitants que certaines communes, il aurait pu y avoir encore plus de candidats pour la ville, mais que la volonté était de "ne pas trop écraser les petites communes". Une formule qui a presque fait jubiler Dominique Daillet, assis devant moi, et qui voyait là la confirmation de ses craintes par rapport à la fusion.

Précisons que Brigitte Dousset, dont le nom avait été proposé pour le bureau, a choisi de se retirer, laissant la place à Dominique Arnaud pour la ville de Monnaie. Une façon pour la Présidente de la CCV de manifester son mécontentement.

Puis est venue l'heure du vote. C'était reparti pour un tour avec la même procédure (annonce du candidat, distribution des enveloppes, vote, dépouillement et proclamation des résultats) pour les 12 postes à pourvoir. Ce qui explique la longueur de la séance d'hier (mais, il paraît que cela s'est déjà vu du temps de la CCET).

Pour Montlouis, le premier candidat proposé a été Patrick Bourdy, qui siège au département. Il a eu en face de lui une candidature, celle d'Elisabeth Richard, une opposante. Elle a obtenu 10 voix, mais cela n'a pas été suffisant. Mes voisins ont interprété cela comme un premier coup de semonce.

La seconde candidate (ouf, une femme) a été Martine Salmon. Personne en face, mais Elisabeth Richard a eu 3 voix. L'opposante a par contre créé la surprise face au 3ème candidat, Laurent Thieux. Cet adjoint de Montlouis, nouvellement nommé à la CCET mais absent, et qui avait donné sa procuration à Vincent Morette, a été tenu en échec. Il y a eu égalité des voix (19 partout) au premier tour. A ce moment-là, Jacky Nourry a pris la parole, en demandant au Président de l'EPCI de saisir l'occasion de relever le niveau de femmes (autrement dit, de retirer son candidat). Puis, au second tour, c'est Mme Richard qui l'a emporté par 21 voix à 19, déclenchant les applaudissements du public. "Un premier grain de sable", a commenté Hervé Pouperon, également assis devant moi.

La suite a été plus lisse. L'ambiance s'est déridée quand on a entendu un "bon anniversaire" provenant du smartphone d'un élu de l'Est Tourangeau qui devait regarder une vidéo. Il y a eu aussi des sourires quand, au gré des votes d'un (ou d'une) candidat(e) unique, il y a eu des voix pour Elisabeth Richard, Brigitte Dousset et même pour Montlouis avec Vincent Morette et Laurent Thieux.

Quand est venu le tour de Vernou, Pascale Devallée a décidé de se présenter contre le candidat prévu, Claude Cheneau. Une candidature soutenue par Elisabeth Richard, qui a rappelé que l'élue était au conseil départemental et que l'EPCI aurait besoin d'elle. Et c'est Mme Devallée qui a gagné. Un point de plus pour la parité.

On peut retenir que Brigitte Pineau a été élue au bureau pour Vouvray, avec 26 voix pour et 12 bulletins blancs. Le candidat le mieux élu de toute l'assemblée a été Yves Petitbon de Larçay, avec 30 voix sur 40.

Ont été élus au bureau : Patrick Bourdy (Montlouis), Martine Salmon (Montlouis), Elisabeth Richard (Montlouis), Jean-Bernard Leloup (La-Ville-Aux-Dames), Jean-Marc Hemme (Veretz), Dominique Arnaud (Monnaie), Brigitte Pineau (Vouvray), Claude Ablitzer (Azay-sur-Cher), Pascale Devallée (Vernou), Yves Petitbon (Larçay), Axelle Tréhin (Reugny), Frédéric Libourel (Chançay). Soit, 5 femmes sur 12.

Si j'ai bien compté, Brigitte Dousset a cumulé au total 46 voix sur l'ensemble des scrutins. Un record. "L'esprit de Madame Dousset va nous suivre", a déclaré Elisabeth Richard pour Montlouis, en regrettant qu'elle ne soit pas Vice-Présidente.

Toujours à propos de la parité, il y a eu un échange assez surréaliste. Alors que Jacky Nourry soulignait que, grâce à deux élues surprise les femmes ont pu être mieux représentées, Pierre Dourthe lui a répondu froidement "qu'il n'y avait pas d'obligation". Quelle élégance.

En clôturant la séance, le Président de Touraine-Est Vallées a rappelé les échéances avec, d'une part, une réunion de bureau le 12 janvier, puis un conseil communautaire le 19 janvier.

En raison de l'heure tardive (22 h 30 passées), les spectateurs n'avaient guère envie de s'attarder autour du buffet, où a été effectivement servi du Vouvray (cuvée De Chanceny de la Cave des Producteurs). Pour ma part, j'ai regretté qu'une équipe de Quotidien, l'émission de Yann Barthès sur TMC, ne soit pas venue filmer. Cela aurait été très instructif pour le reste de la France.

Objectivement, cela a été un curieux spectacle de voir l'opposition de Montlouis se démener pour que la fusion soit plus juste et d'un autre côté deux communes du Vouvrillon (Monnaie, Vernou) se livrer à des luttes en interne fratricides.

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